Sur le chemin qui mène au portail nous sommes escortés par le cri plaintif du râle d’eau : bonne entrée en matière avec ce magnifique habitant des roselières qui restera, comme bien des fois, invisible, son observation restant très rare.
Dès l’entrée sur le site le silence assourdissant et inhabituel nous rappelle que la migration a déjà commencé pour certains hôtes des étangs. En effet la colonie de mouettes rieuses, d’habitude si présentes et tellement bruyantes, a déjà disparu.
Deux sternes font d’incessants va-et-vient au-dessus du plan d’eau ; les foulques naviguent et se poursuivent bruyamment et les grèbes huppés adultes et juvéniles (reconnaissables a leurs têtes zébrées grises et blanches) pêchent en toute quiétude. Un petit habitant en profite pour tromper notre vigilance que nous observons bientôt. Quelques chevaliers guignettes très agités qui volent d’îlots en plages de sable. Au moins quatre individus de cette espèce de limicoles seront vus ce matin-là. Quelques vols de hérons plus tard nous contournons l’étang par la droite pour nous rendre au fond du site.
Une fois postés nous verrons une armada de foulques, une aigrette garzette en pleine chasse, quelques fuligules milouins, grands cormorans, cygnes tuberculés, hérons cendrés et une meute de bernaches du Canada. Mais au grand dam de tous, point de blongios nain, qui, malgré sa présence avérée, ne daignera pas pointer le bout de son bec.
Pour la suite du programme direction l’observatoire. Après quelques digressions botaniques de l’incorrigible Sarah J nous sommes accueillis par une bergeronnette grise qui trône sur le toit de l’observatoire. Cette dernière doit avoir une nichée à nourrir dans le quartier car son bec déborde d’insectes fraîchement chassés..
Notre entrée fait décoller un héron cendré puis, une fois notre présence acceptée, tout redevient calme. Deux aigrettes garzettes, quelques vanneaux huppés trainent devant nous quand un cygne gonflé à bloc décide de faire respecter son territoire en chassant une vingtaine de bernaches du Canada qui barbotent dans les eaux calmes. Il finira par venir à bout de ces importunes après d’âpres prises de becs et elles se retrouveront repoussées, une à une, sur la bande de sable qui sépare l’étang en deux.
C’est là que le faucon hobereau apparait. Plus petit faucon, au vol rapide et saccadé, qui lui permet de chasser les libellules, ce dernier vient se poser devant nous dans les arbres morts et se laissera observer durant de longues minutes. Profitant de notre attention portée sur le faucon, le très vif martin-pêcheur en profite pour essayer de passer inaperçu. Mais avec ses couleurs chatoyantes il est repéré rapidement par une observatrice avertie…
Il est déjà midi. Petits et grands n’ont, une fois de plus, pas vu le temps passer tant ce site regorge de centres d’intérêts. Nous repartons tous ravis et impatients de nouvelles observations.
Bertrand Bonnet
Article rédigé suite à la sortie nature du dimanche 26 juillet 2015 sur le site du Grand Voyeux